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Peut-on croire en l’hypnose ?

Pourquoi la pratique hypnotique souffre d'une si mauvaise réputation? Comment se fait-il qu'elle est renvoyée au rang de croyance alors qu'elle lutte justement pour sortir les personnes des croyances et conditionnements dans lesquels ils sont eux-mêmes enfermés ? Nous allons voir que la rationalité ne se trouve pas là on l'entend, que le concept d'inconscient ne peut pas être remis en question au vu de l'avancée des sciences, que la dialectique entre le thérapeute et le patient doit trouver une place prépondérante dans la démarche de soin.

La question de la croyance est  au cœur  du débat

Lorsque le sujet portant sur l’hypnose apparait lors d’une discussion entre amis, trois  réflexes sont identifiés.

  • Le premier, la croyance: Vous l’aurez surement entendu sous la forme de « je n’y crois pas ». Il s’agit bien ici de se déterminer selon sa propre croyance au même titre que l’on croit en dieu, à la voyance, à l’astrologie ou même à l’amour.
  • Le second, le conditionnement: C’est un réflexe encore plus récurrent, celui dont peut-être vous utilisez sous la forme  du «  je ne suis pas hypnotisable ». Il s’agit en fait déjà d’un conditionnement dans lequel se positionne la personne pour justifier  le premier point plus haut, celui de la croyance.
  • Le troisième, la magie: C’est l’adage commun du «  sur moi ça ne marche pas » remettant en question les effets et l’efficacité de l’hypnose. Autrement dit c’est l’écart entre les attentes de la personne et les résultats ressentis. On présume alors que le fonctionnement opératoire de l’hypnose est capable de résoudre tous les problèmes d’un coup de baguette magique.

Par miroir, les moins sceptiques diront au contraire qu’ils y croient, qu’ils sont hypnotisables et que cela marche sur eux. Alors pourquoi une telle opposition entre les réticents et les usagers de l’hypnose ? Et bien paradoxalement, il faut inverser la logique de la croyance en la retournant du point de vue de l’hypnose vers celui de la personne.

Ces réflexes sont  les moteurs de nos problématiques

Les trois réflexes que nous venons de parcourir rapidement sont paradoxalement ceux que nous retrouvons dans nos problématiques qui nous rongent au quotidien. Il ne s’agit donc pas de savoir s’il faut croire en l’hypnose, mais quelles sont nos croyances qui nous maintiennent dans un état de malaise, qui nous empêchent d’avancer, de tourner la page, d’introduire du changement.

  • Nos pensées, nos conduites, nos actions sont toutes déterminées par un système de valeurs, de croyances et d’expériences à la fois objectives et subjectives ;
  • Parce que nos expériences laissent en nous des traces, tous nos comportements sont dictés par des conditionnements qu’ils soient conscients ou inconscients ;
  • Et bien que nous sommes capables de conscientiser ces comportements, nous ne sommes par pour autant en mesure de les dépasser, les arrêter ou de modifier les plus gênants.

Mais alors comment se fait-il que le fumeur soit conscient qu’il peut en mourir  et continue de fumer ? Comment se fait-il que le dépressif voit son monde s’écrouler et ne réagisse pas ? Que la personne en surpoids observe  les dégâts sur sa santé et manifestement continue de grignoter ? Que l’on perde tous ses moyens face à une situation dont nous sommes pourtant capable de maitriser ? Que l’on répète toujours le même comportement alors que nous savons qu’il est nuisible pour notre santé, notre vie, notre bien être, notre entourage ? Que nous n’arrivons pas à nous remettre d’une séparation, d’une rupture, d’un divorce, d’un abandon,  d’un deuil, d’un traumatisme… ? Et pourquoi attendre de la magie sur des points si évidents, si rationnels ? Parce que derrière cette rationalité (conscient) se cache en réalité une irrationalité (l’inconscient). Donc il n’est plus question de croire ou non en l’hypnose, mais de savoir si vous croyez ou non à l’inconscient.

La personne face à son conscient et son inconscient

L’inconscient est perçu comme un concept freudien, psychanalytique, vecteur uniquement des mauvaises intentions, des résidus du passé, des troubles pulsionnels, des mécanismes de refoulement. Il n’est certes pas mesurable, nous ne pouvons pas scientifiquement y accéder, le modéliser, le pénétrer. Ce que nous savons en revanche, c’est qu’il est présent, que c’est un état de suspension de notre conscience qui concerne les actes irréfléchis, mécaniques ainsi que les phénomènes et processus cognitifs échappant à la conscience. La philosophie et psychologie s’y intéressent depuis des décennies, et les neurosciences s’y penchent depuis quelques années.

Nous savons aussi que l’inconscient nous permet de réagir rapidement et instinctivement, actionne des jugements instantanés, des processus de pensée quasi automatiques, des associations de personnes et de situations. Au final, plus l’étude de la conscience progresse, plus il se confirme que l’inconscient représente la partie immergée de l’iceberg. Même si les sciences cognitives qui ont tenté d’écarter l’idée de conscient et d’inconscient, elles en sont revenues rapidement constatant qu’à stimulus identiques, il y avait une grande différence de traitement cognitif des informations selon que le sujet rapporte en avoir pris conscience ou non.

L’imagerie cérébrale démontre qu’entre percevoir inconsciemment et consciemment, on a affaire à un changement de type « tout ou rien », c'est-à-dire que c’est soit l’un, soit l’autre et qu’il n’existe pas d’intermédiaire entre les deux états.

De nombreuses expériences ont démontrées que notre cerveau recelait de modèles génératifs de haut niveau qui tentent de capturer les aspects les plus abstrait du monde extérieur. De manière plus concrète, des expériences répétées montrent par exemple que des personnes regardant un match ne voient pas un homme traverser le terrain alors qu’il est habillé en gorille car on leur demande de compter le nombre de passes entre les joueurs. La moitié du public ne s’aperçoit pas de l’intrusion de l’individu !

Enfin, et le plus important surement, c’est l’incidence de cette partie inconsciente qui génère des troubles somatiques. Il a donc accès directement au corps et peut produire des effets désirables comme indésirables.  Le concept d'inconscient n’est dans aucune discipline remis en cause, son existence est un fait, certes encore mystérieux mais les progrès avancent à grand pas. Mais alors pourquoi reprocher à l’hypnose de s’être penchée depuis des siècles sur cet état de conscience modifié et d’en avoir perçu les mécanismes et les effets sur le psychique et le corps humain.

Alors si vous êtes toujours sceptique de l’approche hypnotique mais toutefois croyez au concept d’inconscience, alors se pose la question de vos propres mécanismes de pensée, de vos croyances et de vos conditionnements dont l’inconscient telle une éponge vous dicte les réponses. Parce que lui n’a pas envie de changer contrairement à l’état de conscience qui souhaite au contraire dépasser ces freins. C’est donc une lutte de pouvoir, une dialectique entre le conscient et l’inconscient, sur lequel s’appuie justement les hypnothérapeutes certifiés CNH.

La dialectique thérapeute/patient

Il est question ici du rapport entre le patient et le thérapeute dans la démarche thérapeutique qui vise à introduire du changement. Si vous avez vécu cette expérience, et que les effets escomptés ne se sont pas produits, alors vous faites parti de ceux qui diront : « ça dépend du thérapeute ». Et vous avez entièrement raison. Il a été prouvé que plus la relation entre le thérapeute et le patient est équilibrée, agréable et concordante, plus les effets des suggestions hypnotiques sont efficaces.

Ainsi, une dialectique s’opère entre les compétences du thérapeute pour mettre à l’aise, rassurer le patient, mais aussi par miroir l’engagement, l’implication du patient dans la démarche de soin. Ce n’est pas l’un ou l’autre, mais l’un et l’autre. Donc, il n’est pas question de magie, mais d’interaction entre les deux protagonistes. Le patient trouvera toujours des excuses, des justifications, des dénis, des fuites pour expliquer « que ce n’est pas le bon moment » pour changer. Le thérapeute quant à lui peut justifier qu’il n’a pas pu exercer sa pratique au vu de l’opposition ou du scepticisme du patient.

Vous attendez un miracle sans effort d’explicitation de vos difficultés, des phénomènes qui sont à l’œuvre,  alors le thérapeute ne peut trouver les leviers de communication pour aborder le changement au niveau de l’inconscient ; l’inverse est vrai aussi, le thérapeute ne peut appliquer des pratiques sans avoir observé, pensé  et décrit avec le patient ces phénomènes de manière précise. Parfois la réponse se trouve dans des petits détails. Ces pour ces raisons notamment que nos praticiens sont les seuls formés à la phénoménologie.

Mais alors peut-on se permettre de croire en l’hypnose ?

La question devrait se transformer plutôt en « peut-on se permettre de croire aux effets de l’hypnose ». Autrement dit, le sujet s’autorise t-il à vaincre ses préjugés, ses préconçus, pour s’investir dans un travail thérapeutique par l’hypnose ? Rationnellement, cette méthode est indolore ; peut être brève ou longue selon ses besoins ; est agréable par son état de détente, et s’exerce à double degré, directement sur l’inconscient mais aussi sur le conscient.

La causalité des comportements peut être recherchée mais n’est pas la clé au processus de changement. Ce n’est pas parce que vous connaissez la cause d’un comportement que vous êtes en mesure de le modifier. L’hypnothérapie vise à comprendre et décrire les phénomènes pour les transformer au niveau de l’inconscient. Elle ancre une nouvelle expérience qui contrarie, efface ou atténue l’ancienne expérience qui cause problème.

Au final, la distinction entre hypnose et hypnothérapie ne s’effectue pas naturellement dans l’esprit des gens. Un amalgame se fait rassemblant ces deux disciplines pourtant différentes. Les croyances sur cette méthode sont accentuées par le regard que la société porte sur cette activité. Mais aujourd’hui, la perception évolue, les hôpitaux font entrer l’hypnothérapie pour le traitement des addictions, pour l’analgésie, pour l’anesthésie…. Les psychanalystes, les psychologues, les psychothérapeutes, les infirmiers, les éducateurs se forment  maintenant à l’hypnose médicale, éducative ou thérapeutique.

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